En novembre 2017, Macron promet qu’il serait personnellement attentif à l’égalité entre les hommes et les femmes pour faire de notre société une société plus égalitaire et plus juste, ce qu’il déclare « grande cause » de son quinquennat.
Deux ans plus tard, malgré les lois déjà existantes censées garantir l’égalité des droits, les faits restent d’une clarté effrayante :
En France en 2020:
- une femme est tuée tous les deux jours par son partenaire ou ex-partenaire
- 53% des femmes sont victimes d’agression ou de harcèlement sexuel au moins une fois dans leur vie
- Les journalistes de télévision et de radio, les invités politiques et les « experts » invités sur les chaînes de télévision sont entre 62% et 73% des hommes
- seules 21% des têtes de listes des élections municipales sont des femmes
- une seule femme est PDG d’une société du CAC40
En ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, DIEM25 – tout comme les associations de défense des droits de l’homme, les associations de femmes et de nombreux citoyens – ont souhaité attirer l’attention des pouvoirs publics et de l’ensemble de la population sur les violences quotidiennes faites aux femmes dans un pays qui se veut moderne et sophistiqué.
Dans la soirée du 7 mars, une pré-manifestation, autorisée et pacifique, destinée à dénoncer la violence à l’égard des femmes, a eu lieu à Paris. De nombreux cars de CRS et de multiples motos de la police ont rapidement encerclé les femmes. Elles ont été prises dans une nasse. Des manifestantes ont été insultées, battues et traînées par leurs cheveux sur le sol et les escaliers du métro par les forces de l’ordre. Neuf femmes ont été arrêtées et mises en garde à vue pour avoir légèrement dépassé le temps de manifestation autorisé. Le gouvernement a d’abord tenté d’excuser les violences des forces de l’ordre, avant de reconnaître finalement qu’il s’agissait d’une manifestation pacifique et de les dénoncer en annonçant une énième commission d’enquête.
Le lendemain, 60 000 femmes, dont des membres du groupe local DiEM25 Paris 1 très impliqués dans la défense des droits des femmes, ont manifesté à Paris (130 000 femmes dans toute la France). Non seulement ces femmes exprimaient leur choc après les violences policières de la veille, mais également leur consternation et dégoût que Roman Polanski, un homme ayant avoué le viol d’une femme mineure, ait été célébré et honoré d’un prix aux Césars la semaine précédente.
Sous une pluie battante, les Parisien/nes ont défilé pendant six heures dans la capitale et organisé des actions symboliques fortes comme cette chorégraphie guidée par certaines d’entre elles, vêtues d’un bleu de travail, d’un foulard rouge et de gants de vaisselle jaunes à l’image de « Rosie la riveteuse« , tout à la fois une représentation des femmes qui s’étaient vues obligées d’assumer des emplois auparavant réservés aux hommes en plus de leurs familles pendant la Seconde Guerre mondiale et une icône de toutes les femmes dont le travail reste invisible dans la société.
Mais une manifestation d’une journée par an ne peut pas suffire à faire valoir les droits des femmes et les protéger des violences quotidiennes qui leur sont faites. Les lois ne suffisent pas à briser le plafond de verre professionnel, à assurer l’égalité des salaires et des chances. Et nous le voyons tous les jours.
Hier (le 18 mars), le Premier ministre français a déclaré l‘état d’urgence en raison du Coronavirus. Les écoles ont été fermées. La question la plus récurrente était alors : qui va s’occuper des enfants puisque les femmes constituent 70% du personnel hospitalier ? Les enfants doivent rester à la maison, mais comme d’habitude à charge aux femmes (et non aux hommes) de s’en occuper.
Le gouvernement a une perception masculine des familles, et n’a pas songé aux infirmières, médecins, et personnel féminin si important dans l’économie française. Malgré ça, ce sont les femmes qui sont en ligne de front de cette pandémie, puisqu’elles constituent la majorité du corps infirmier, enseignant, mais aussi des aides soignants et du personnel de caisse.
Le Premier Ministre a su imposer la fermeture des écoles mais n’a évidemment pas osé imposer que les pères des enfants, dont les mères sont requises dans les hôpitaux, restent à la maison.
Nous, DiEM25, devons nous battre chaque jour sur le terrain, au sein des collectifs, si nous voulons un jour parvenir à l’égalité. L’égalité et la disparition de la violence contre les femmes résulteront avant tout de changements dans l’éducation, dès le plus jeune âge.
Il est essentiel que nous, DiEM25, continuions à réfléchir aux changements à apporter dans les maternelles, les écoles primaires, les clubs sportifs, les collèges, lycées, universités et que nous créions un pilier Education/Culture pour transmettre ces idées alternatives et originales afin que de réels changements de fond s’opèrent enfin.
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