La tentative de coup d’État à Washington D.C. aurait pu être anticipée
L’agitation du public a finalement atteint un point d’ébullition symbolique. La foule, tout en criant « StopTheSteal », a serpenté, grimpé et s’est frayé un chemin dans les couloirs du pouvoir du Capitole. Les dirigeants mondiaux ayant rapidement condamné cette toute dernière manifestation de haine, les schismes profonds qui engendrent l’animosité ont cependant largement été écartés du débat.
Alors qu’ils condamnent à juste titre la violence, nos dirigeants élus ne devraient-ils pas commencer à nommer le véritable coupable, le capitalisme mondial ? La génération continue d’inégalités croissantes, d’insécurité de l’emploi, de la santé et du logement, associée à la perte de moyens de subsistance due au changement climatique et à la pollution, est un terrain fertile pour le populisme.
Les statistiques aux États-Unis sont éloquentes : Le 1% de la classe supérieure a augmenté sa richesse de 4 810 milliards de dollars en 1989 à 36 800 milliards de dollars en 2020, tandis que le 50% de la classe inférieur a vu sa part de richesse diminuer de 46% sur la même période ! Certains des plus grands « bonds » de richesse pour les plus riches se sont produits au milieu de la crise financière de 2008-2010 et de la pandémie actuelle. La concentration rapide des richesses — donne naturellement lieu à un contrôle croissant des priorités gouvernementales.
Observez comment il a fallu presque 8 mois de lutte pour les chèques de survie de plus de 2000 $ à des millions d’Américains alors que le sauvetage des entreprises de 700 milliards de dollars a été achevé en moins de 4 semaines. Et ce, alors que 78 % de la main-d’œuvre américaine – avant la pandémie de la COVID-19 – vivait de chèque en chèque. L’accès aux vaccins au cours de la pandémie sera tout aussi problématique. La quasi-totalité des vaccins fabriqués par Moderna et Pfizer ont déjà été obtenus par les pays les plus riches.
Les manifestants de Trump – apparemment convaincus par Trump que leur ennemi est « l’autre » – répondent comme des automates aux appels de leurs dirigeants, croyant en un nouveau destin manifeste pour l’Amérique du XXIe siècle. Ayant été fracturés, sécurisés et collatéralisés, les personnes divisées ne percevaient une unité retentissante que dans les messages émotionnels délivrés sur l’autel du pouvoir. La perte aux élections par Trump est devenue une blessure mortelle portée au dernier symbole d’espoir pour les millions de personnes laissées pour compte. Sans une nouvelle vision, un futur tsunami de populisme qui est en marche aux États-Unis va émerger avec à sa tête un gouvernement autoritaire le 20 janvier 2025.
Une occasion manquée pour l’UE
Il y a presque 100 ans, Mussolini commença sa marche vers Rome se hissant ainsi au sommet du pouvoir sur le fondement de l’idéologie fasciste. L’histoire fournissant suffisamment de recul, les dirigeants de l’Union européenne ont manqué l’occasion de réfléchir aux événements survenus aux États-Unis et à la possibilité qu’il en soit de même dans l’UE.
Si les condamnations et les appels à une passation de pouvoir pacifique étaient évidents, les causes profondes [du problème] restent inexprimées. La déclaration du président de la Commission européenne, M. von der Leyen, appelant M. Biden à aborder les « grandes questions de l’avenir » sont des préoccupations qui devraient également être résolues en Europe. Plus important encore, son appel à « renforcer la démocratie » est imminent et vital pour toutes les nations et régions assujetties au capitalisme prédateur.
Les carences démocratiques existantes dans l’UE, associées aux dysfonctionnements systématiques mis à jour par la COVID-19 – sans parler de l’exploitation de la pandémie pour plus de profit – sont des signaux alarmants qui montrent que le changement est nécessaire. Après tout, l’administration de Donald Trump n’a mis que quatre ans à atteindre son statut actuel. Il n’est donc pas question de continuer à faire de l’anticipation si l’Europe souhaite voir renaître la démocratie sur le continent.
Cette transformation disparate par le populisme — ayant pris forme du Brésil aux Philippines et de la Hongrie à l’Égypte — « a posé des bases pour des mouvements alternatifs qui ont le potentiel de transformer la vie quotidienne des gens ». En adoptant une position unie à cet égard, les dynamiques combinées des progressistes du monde entier doivent être canalisées pour changer le cours de l’humanité et la sortir de la dystopie.
L’activisme – de l’organisation de la communauté sur le terrain à l’avancement des programmes politiques de transformation – doit être coordonné et harmonisé pour s’attaquer aux oligopoleurs de notre époque. De la co-fondation de Progressive International à la remise en question d’Amazon par le biais de la campagne #MakeAmazonPay, DiEM25 prend de l’élan vers un avenir alternatif.
Rejoignez-nous pour réaliser notre vision collective !
Image reproduite avec la permission de Blink O’faneye.
Texte traduit en français par Sonja Grbavac.
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