La vingt-quatrième Conférence des parties à la CCNUCC s’est terminée le 15 décembre dernier à Katowice, en Pologne. Son objectif était d’obtenir une entente sur les détails des accords de Paris de 2015.
Mais les résultats sont très insuffisants, et face à la menace croissante de dérèglement climatique, Katowice restera surtout dans les mémoires pour le « recueil » de procédés et de conseils que les délégués ont adoptés durant la conférence.
Les engagements actuels (pour la réduction des émissions de GES) sont terriblement inadéquats pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 à 2°C conformément aux accords de Paris. Le besoin urgent d’intensifier ces engagements n’a fait l’objet que de vagues allusions à Katowice. Et les chances de respecter les engagements actuels demeurent lointaines.
Principaux points d’achoppement
Mécanismes inefficaces
Il y a deux approches pour réduire les émissions de GES : la taxe-dividende et le plafonnement et échange.
L’approche taxe-dividende consiste en une taxe-carbone augmentée, dont le revenu est redistribué à tous les citoyens. Elle est plus efficace en termes aux niveaux de coûts et de résultats que l’approche plafonnement et échange. Et contrairement à cette dernière, elle s’applique au-delà des frontières, n’est pas sujette aux lobbies de l’industrie, ne profite pas aux services financiers et favorise les pauvres. Toutefois, les gouvernements, poussés par les lobbies, sont en train de promouvoir l’approche plafonnement et échange malgré sa totale inefficacité, son instabilité inhérente et ses lacunes.
Les engagements ne sont pas juridiquement contraignants
Il n’existe aucune pénalité pour ceux qui manquent à leurs engagements [1] et, de fait, les émissions ont augmenté dans les pays qui se sont engagés volontairement.
Inquiétudes au sujet de l’équité
Le principe de responsabilité et capacités respectives communes mais différenciées n’apparaît pas dans le « recueil » de Katowice. Ce principe se base sur l’immense disparité des responsabilités face au changement climatique et des capacités de les combattre, et appelle à des réductions plus importantes de la part des plus grands émetteurs ainsi qu’à une aide à l’adaptation et aux réductions en faveur des pays les plus pauvres.
Le cœur du problème
Les énergies renouvelables doivent être moins chères que les énergies fossiles sans peser sur les plus vulnérables. C’est pourquoi DiEM25 et le Printemps européen proposent les points suivants pour une réductions de 65% des GES d’ici 2030 :
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Suivant l’approche taxe-dividende, une taxe carbone pan-européenne versée dans un fonds européen équitable, redistribué à tous les citoyens comme un dividende universel.
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Conformément au principe de responsabilité et capacités respectives communes mais différenciées, la taxe carbone doit dépendre de l’index de développement humain de chaque pays. Elle sera plus basse dans les pays pauvres, qui pourront générer des revenus additionnels à partir des taxes d’exportation.
- Réduire les aides aux carburants fossiles en Europe (estimés à €112 milliards par an) pour rendre les énergies renouvelables relativement bon marché et (à l’aide d’autres mesures fiscales), créer des fonds pour la transition verte.
- Rediriger les aides en faveur de la PAC européenne (Politique agricole commune) vers des pratiques agricoles qui favorisent la réduction des émissions de GES.
[1] Toutefois, un précédent juridique récent aux Pays-Bas ravive les espoirs à condition qu’il soit applicable dans des pays plus grands.
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