Récemment, le DSC Lyon1 a été invité à participer à un séminaire organisé par l’Union des Fédéralistes Européens (UEF), avec ce titre séduisant. « Comment les partis politiques peuvent-ils répondre à la nécessité croissante d’un débat public sur le projet européen ? Quel pourrait être leur rôle dans la création de la société civile européenne ? Comment s’organiser au niveau européen ? » De toute évidence, il s’agissait d’un événement où nous avions des choses importantes à dire !
L’UEF elle-même est une toute petite organisation, dont les objectifs sont largement compatibles avec ceux de DiEM25 au niveau institutionnel. Ses membres couvrent tout le spectre politique, de DiEM25 au centre-droit. Mais dans la pratique, il semble s’aligner assez étroitement sur les institutions existantes.
Il n’est donc peut-être pas surprenant que le panel ait été dominé par des représentants des groupes représentés au Parlement européen : Parti populaire européen (PPE), Socialistes et Démocrates (S&D), Libéraux (ADLE), Verts. Les contributions de chaque panéliste ont souligné le fait que ces « partis européens » ne sont, en général, rien de plus que des fédérations de partis nationaux, souvent dépourvus de cohérence idéologique (la représentante du PPE, Françoise Grossetête, a défendu avec humour l’appartenance de Fidesz à son groupe, en disant que lorsqu’un membre de la famille se conduit mal, on ne le renvoie pas, on essaie de l’aider ! La représentante du Parti Vert Européen, Gwendoline Delbos-Corfield, a décrit en détail à quel point il est de plus en plus difficile d’amener les partis membres à s’aligner sur les questions politiques au niveau européen.
Jo Leinen (SPD/S&D) a admis avec regret que l’UE est encore loin d’avoir défini un statut pour les véritables partis européens transnationaux. J’ai pris la parole sur cette question, ayant été impliqué dans l’épineuse question de la définition des statuts de DiEM25 en France ; comme vous tous qui avez travaillé sur la question dans votre propre pays, il n’y a pas de définition juridique au niveau européen à laquelle nous pouvons nous rattacher, à moins que nous n’ayons des membres qui sont des partis politiques nationaux existants. Les règles attachées à l’enregistrement d’un parti politique européen sont conçues pour maintenir un club fermé : il est explicitement indiqué qu’un tel parti est une « alliance politique » de partis déjà représentés au niveau national ou régional. Tout cela va à l’encontre de l’objectif déclaré de promouvoir la citoyenneté européenne et l’engagement politique… Mais nous le savions déjà !
Jacques Terrenoire s’est exprimé au nom de DiEM25, soulignant notre approche intrinsèquement transnationale et nos objectifs de réforme institutionnelle radicale. Cela a été généralement très bien reçu, en particulier par le représentant du parti de Macron, En Marche (nous nous sommes abstenus de parler de notre programme politique, ce qui aurait gâché le consensus !)
Ce fut une sortie réussie pour DiEM25, ce qui nous a permis de rehausser notre profil politique. Ce fut aussi l’occasion de rencontrer les membres du mouvement « Génération.s » de Benoît Hamon qui étaient présents à l’événement, et de confirmer avec plaisir que nous sommes bien sur la même ligne politique !
Alistair Connor et Jacques Terrenoire sont membres du DSC Lyon1
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