Le refus du président américain Donald Trump de certifier l’accord nucléaire iranien pose véritablement une bombe à retardement. L’accord était le résultat d’années de démarches diplomatiques menées par la communauté internationale pour empêcher l’Iran de mettre au point des armes nucléaires après que l’Agence internationale de l’énergie atomique eut déclaré que l’Iran n’avait pas respecté ses obligations en matière d’enrichissement d’uranium à usage militaire.
L’accord, signé par les États-Unis sous l’administration Obama, était le fruit d’une diplomatie minutieuse. Selon l’AIEA et tous les autres signataires de l’accord (l’Iran, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’UE), l’Iran est en parfaite conformité et l’accord se poursuit : l’Iran reste dans l’incapacité de produire des armes nucléaires et, en retour, le monde peut commercer avec l’Iran.
Trump a toujours montré son mépris pour cet accord. Il est vrai que ce n’était pas un traité de paix ; il n’ y avait aucune disposition stipulant que toutes les parties du traité devraient être amies par la suite, et l’hostilité américano-iranienne s’est poursuivie de part et d’autre par le biais des essais de missiles balistiques de l’Iran et de la rhétorique des politiciens américains, tandis qu’Israël et l’Arabie Saoudite encouragent activement la position anti-iranienne de Trump.
Dans ce contexte, le refus de Trump de certifier l’accord, ce qui donne au Congrès le pouvoir d’imposer des sanctions et donc de rompre l’accord, n’est pas une surprise. On peut l’ajouter à la liste de plus en plus longue des accords que les États-Unis démantèlent ou menacent sous cette présidence : l’Accord de Paris sur le climat (auquel Trump a déjà annoncé son intention de soustraire les États-Unis et de relancer l’industrie du charbon américaine), le Traité de non-prolifération nucléaire (il a indiqué qu’il voulait décupler le stock américain d’armes nucléaires), le Partenariat trans-pacifique (le retrait des États-Unis de cet accord a été l’une des premières actions de Trump en tant que président), et d’autres, sans aucun doute.
Ce comportement « voyou » devrait nous concerner tous. Les États-Unis tournent le dos au dialogue et à la diplomatie. Ils montrent, chaque fois plus, par l’intermédiaire de leur président, qu’ils sont prêts à mener le monde à la guerre pour imposer leur volonté et détruire la planète afin de protéger leurs industries toxiques. Isolement, arrogance, ignorance, intolérance, misogynie et xénophobie caractérisent de plus en plus ce président voyou.
Aujourd’hui, le monde a plus que jamais besoin que tous les membres de la communauté internationale s’engagent dans le dialogue comme seul moyen de résoudre les conflits.
Tony Robinson, DSC Budapest 01, and member of the Abolition 2000 Coordination Committee
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