Mme Adamopoulou a été accusée de diffamation par un syndicat de police local après un discours parlementaire dans lequel elle a affirmé, en citant des documents publiés et des témoignages, que les policiers en civil dans les manifestations agissaient comme des provocateurs pour déclencher la violence.
Les membres du Parlement bénéficient de l’immunité de poursuites, sauf si la Chambre vote à la majorité simple la levée de leur immunité, auquel cas ils sont jugés par un tribunal.
S’exprimant devant Yanis Varoufakis, Mme Adamopoulou a fait référence à plusieurs déclarations publiques de personnes nommées, dont un ancien ministre de l’ordre public, des porte-parole de la police, des députés, d’autres hommes politiques et des journalistes, qui ont fait des déclarations équivalentes dans le passé.
Tous les députés du parti conservateur au pouvoir, Nouvelle Démocratie, ainsi que quatre sociaux-démocrates, ont formé une majorité en faveur de la levée de son immunité. Les immunités parlementaires ont été levées dans le passé pour des crimes graves ou des cas de diffamation contre des personnes spécifiques, comme le stipule la loi. Il n’y a jamais eu de précédent de levée d’immunité suite à une accusation de diffamation contre un groupe impersonnel.
Ceci sera marqué dans les annales de l’histoire du parlement grec.
En réponse à cet acte inouï de suppression de l’immunité d’un membre du parlement et aux poursuites qui s’ensuivront,
Yanis Varoufakis a déclaré :
« Aujourd’hui, il s’agit d’une défaite tonitruante du parlementarisme. La déclaration pour laquelle Mme Adamopoulou est poursuivie(…) n’est pas la question ici. La question aujourd’hui est quelque chose de beaucoup plus grave dans le cadre du parlementarisme. Il s’agit de la liberté d’expression des membres du parlement grec ».
Yanis souligne qu’il n’y a aucun autre endroit en Europe ou même à l’étranger où un député est poursuivi pour son opinion, à l’exception des parlements de Turquie et de Hongrie, qui sont dirigés par des régimes autoritaires. En effet, comme le dit Yanis, la première chose qu’Orbán a faite a été de « terroriser les députés ». L’Orbanisation de la Grèce a commencé.
Texte traduit en français par Elise Kerremans.
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