« 08h13 : Entre les Fosses noires et la Chèvrerie, les chemins creux où pépient les oiseaux de printemps sont saturés de gaz et de brume. »
C’est une des phrases qu’on peut lire sur le site Reporterre, qui fournit un fil des événements où la violence des interventions détonne une fois de plus avec la beauté du bocage et dénonce ainsi l’absurde, non sans indignation. La lutte est loin d’être terminée.
C’est avec effroi et que l’on découvre peu à peu les images et témoignages des interventions des gendarmes et CRS sur la ZAD de Notre Dame des Landes (NDDL) depuis le lundi 9 avril. On l’avait craint, ils l’avaient annoncé… c’est sans surprise que ces actions d’expulsion ont lieu. Ce qui était moins attendu, c’est l’envergure du déploiement des forces de l’ordre à laquelle doivent faire face les habitats de la ZAD : 2500 CRS contre 200 tritons crété.e.s, plus quelques renforts de salamandres. « Un marteau pour frapper contre une mouche », disent certains. Depuis 3h du matin le lundi 9 avril, hélicoptères, blindés, tractopelles et forces mobiles progressent dans la zone, en expulsant les habitants de leurs lieux de vie, non sans détruire les cabanes parmi les plus emblématiques de la ZAD au passage. D’après Nicole Klein, Préfète de la Loire-Atlantique, 13 lieux auraient été évacués hier, dont 6 démolis. La Préfète s’est empressée de préciser qu’il n’y a « aucun bâti, il ne s’agit que de squats précaires ». Jugez par vous-mêmes.
Nous n’avons pas les mêmes définitions de « bâtis » et « précaires » ! Adieu les Cent Noms, la Chèvrerie, les Fosses Noires, les Vraies Rouges et autres calembours délicieux… S’il faut nécessairement du béton armé pour qu’un logement puisse être considéré comme durable, et que sont considérés comme précaires des lieux de vie que, des années durant, des dizaines de personnes se sont relayées et organisées à faire perdurer, c’est parce que cette démarche s’inscrit comme tout le reste dans une politique issue de l’austérité, où il n’y a pas d’alternative (« There Is No Alternative » en anglais, ou TINA, slogan attribué originellement à Margaret Thatcher).
A Diem25, nous nous opposons fermement à l’ensemble de ces démarches, qu’elles visent les universités, le réseau ferroviaire, les hôpitaux, les moyens de production ou les migrants. Nous pensons que les lieux de vie comme NDDL doivent être des lieux de dialogue, d’écoute, d’accords et d’expérimentation. Une intervention violente n’est en aucun cas légitime. Nous condamnons l’opacité médiatique totale qui voudrait interdire les journalistes sur l’ensemble du dispositif. La volonté selon laquelle les médias devraient se contenter des images fournies par la gendarmerie est inacceptable et constitue une violation démocratique. Plus que tout, nous regrettons et condamnons les démolitions passées, en cours et à venir desdites « cabanes » de la ZAD par les forces de l’Etat, d’autant plus qu’elles colportent, comme aux Cent Noms, des projets agricoles.
Non, nous ne vous oublions pas, mieux : vous inspirez de nouvelles cabanes, de nouveaux projets, de nouvelles idéologies ! Un autre avenir est possible, un avenir à la mesure de toutes et tous, que ce soit un mode de vie alternatif au niveau local comme à NDDL, un projet de société à l’échelle nationale, ou européenne !
Longue vie à la ZAD ! Carpe DiEM25 !
Camille fait partie du DSC Bordeaux de DiEM25
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