Solidarité avec Mediapart !

Lundi 4 février, les journalistes de Médiapart ont opposé leur droit de ne pas obtempérer à une tentative de perquisition visant leurs locaux, dans le cadre d’une enquête préliminaire du parquet de Paris pour « atteinte à la vie privée ». Une telle initiative a été déclenchée par les enregistrements d’une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, ancien responsable de la sécurité à La République en Marche, que le journal en ligne a diffusés la semaine passée. Ces derniers témoignent non seulement de la violation du contrôle judiciaire auquel les deux hommes étaient soumis à l’époque mais laissent également planer le doute sur la rupture de tout rapport entre l’Elysée et M. Benalla, après l’enquête de Le Monde qui le concernait, ainsi que sur les déclarations assermentées que l’ancien garde du corps présidentiel a rendues face à une commission d’enquête du Sénat. De telles révélations suffiraient déjà à alerter l’opinion publique sur l’opacité avec laquelle des proches de l’Elysée ont traité une question aussi grave que celle des violences commises par M. Benalla envers des manifestants, dont l’existence est attestée par des enregistrements vidéo. Cependant, la tentative de perquisition qui a visé précisément celles et ceux qui ont mis au jour une telle opacité jette une lumière encore plus sombre sur cette affaire. On a appris, notamment, qu’aucune plainte n’avait été déposée par les parties concernées et que le parquet a ouvert son enquête sur la base d’éléments qui lui ont été directement transmis par le cabinet du Premier ministre.
Sollicité par Le Monde, Matignon a affirmé avoir partagé avec le parquet des informations qu’il avait transmises à la presse afin de répondre à plusieurs interrogations au sujet du rôle qu’aurait joué la sécurité du Premier ministre dans la violation du contrôle judiciaire commise par M. Benalla et M. Crase, et cela « dans un souci de transparence ». Au vu de l’opacité démontrée dans d’autres occasions, on ne pourrait que rester stupéfait du zèle dont le Gouvernement a fait preuve dans le partage d’informations qui auraient pu se répercuter contre un organe de presse qui était en train de mettre en cause des milieux proches de l’Elysée. Néanmoins, une telle stupeur ne serait malheureusement pas justifiée. Comme nous l’a rappelé le site Euractiv à l’occasion de la dernière Journée mondiale pour la liberté de la presse, « la moitié des pressions subies par les journalistes en Europe le sont par les gouvernants et leurs représentants » et c’est précisément un tel constat, entre autres, qui a amené le Parlement européen à adopter une résolution demandant « aux gouvernements de garantir un panorama médiatique indépendant et pluraliste, au service d’une société démocratique ». Dans son excès de zèle vis-à-vis du parquet, aucunement justifié par l’obligation de signaler tout crime ou délit qui incombe aux agents publics, le Gouvernement a indirectement exercé une pression sur l’équipe de Mediapart, à laquelle DiEM25 France témoigne toute sa solidarité. C’est pourquoi nous demandons au Premier ministre et au Président de la République de traduire en actions concrètes le respect qu’ils affichent en mots pour les valeurs fondatrices de l’Union Européenne, en premier lieu la liberté de la presse, et donc sa condition première : le respect du secret des sources.
Mise à jour: alors que Mediapart s’étonnait de l’inaction de la justice à la suite du contrat liant Alexandre Benalla à un oligarque russe, Libération révèle d’autres accointances avec cet oligarque de la part du compagnon de la cheffe de la sécurité à Matignon. Face à ce qui ressemble fort à une affaire à ramifications complexes, la liberté d’investigation doit être plus que jamais sauvegardée.
Nicola Bertoldi pour DiEM 25 France

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