Trumpisme : Comment en sommes-nous arrivés là

Je n’ai pas pu dormir mercredi soir. Je suis sûr que beaucoup de gens dans le monde n’ont pas dormi non plus après les événements qui se sont produits au Capitole, le « cœur » démocratique des États-Unis. Mon esprit s’emballait, essayant de comprendre où nous en sommes et comment nous sommes arrivés là, quels mots je pouvais choisir pour exprimer les pensées et les sentiments qui envahissaient mon esprit et mon cœur.

Le 6 janvier 2021, Donald Trump a finalement franchi une ligne à laquelle même certains de ses conspirateurs et complices républicains ont dû s’opposer et répondre. Ils n’ont pas pu la justifier ou en détourner l’attention. Je ne doute pas qu’avec un peu de temps, ils retrouveront leur « fidélité », mais pendant un jour au moins, ils se sont même opposés à ce qui s’est passé.

Quelle ligne a-t-il franchie?

Était-ce quand un policier blanc a tiré sept fois dans le dos d’un homme noir non armé, pendant qu’il essayait de protéger ses enfants, le laissant paralysé à vie, tandis que le flic, lui, n’a même pas été inculpé? Est-ce à 2 heures du matin quand quatre policiers sont entrés par effraction dans l’appartement de Breonna Taylor et l’ont assassinée dans son sommeil? Était-ce lorsque nous avons tous vu George Floyd se faire étouffer de sangfroid, peut-être joyeusement, par un flic blanc agenouillé sur son cou? Lorsque Trump a mis des enfants dans des cages? Ou quand il a envoyé des troupes fédérales tirer aux gaz lacrymogènes sur des habitants de Portland et sur des manifestants à Washington afin de pouvoir se faire prendre en photo avec une Bible? Était-ce lorsqu’il a soutenu le « Voter Suppression » des électeurs ou encore son délit incomparable d’essayer d’amener un dirigeant étranger à influencer une élection? Ou, au cours de ces deux dernières semaines, quand il a refusé d’accepter la réalité : qu’il avait perdu les élections et non qu’on les lui avaient « volées »?

Ces lignes, et tant d’autres (ai-je mentionné son acquittement de criminels et de meurtriers reconnus?) n’ont pas dérangé les Républicains à la Chambre et au Sénat. Les personnes noires, métisses et leurs enfants n’ont aucun statut dans l’esprit et le cœur de ces hommes et de ces quelques femmes complices (honte à eux).

Non, la ligne franchie était que Trump a incité une foule violente à prendre d’assaut le Capitole pour soutenir son affirmation insensée selon laquelle les élections étaient frauduleuses et qu’il devrait rester président des États-Unis.

Oui, Trump, un espèce de Peter Pan mafieux, a incité sa délinquante bande d’adolescents «garçons perdus » à s’armer et à prendre d’assaut le Capitole en son nom!  Oui, des garçons perdus, qui s’identifient eux-mêmes comme des garçons, des garçons fiers même, qui ont peu d’espoir de grandir un jour. Quel est le refrain

« Je ne grandirai jamais, je ne grandirai jamais, je ne grandirai jamais … Pas moi. Pas moi. Pas moi … alors là. Jamais je ne serai un homme (jamais). J’aimerais voir quelqu’un essayer. »

Remarquez que je ne minimise pas cette attaque violente contre nos Chambres de gouvernement. Trump a toujours été un narcissique fou dont la place est dans un établissement psychiatrique où il peut prétendre et croire qu’il sera président des États-Unis pour le reste de sa vie. Il a été diagnostiqué fou par vingt-sept psychiatres dans un livre écrit par le Dr Brandi Lee intitulé « The Dangerous Case of Donald Trump » (Le dangereux cas de Donald Trump), publié juste après avoir remporté la présidence en 2016.

Ce qu’il a fait ne surprend personne. Ses activités criminelles ont été soutenues par les législateurs républicains depuis le début, prenant davantage d’ampleur après chaque acquittement, chaque fois qu’ils détournaient le regard ou le soutenaient carrément. Ses garçons perdus doivent être jugés pour trahison et enfermés pour empêcher la poursuite de cette violence.

Mais allons plus loin, car les événements ne se produisent pas dans le vide. Ceci est le symptôme d’une maladie qui se cache profondément dans le corps de l’Amérique, la même maladie qui a donné lieu à la déclaration très Trumpienne de rendre l’Amérique à nouveau grande, la même maladie qui donne naissance à notre croyance infondée de l’Amérique en tant que Leader du monde, la même maladie qui donne à ces politiciens la croyance erronée qu’ils sont des Leaders et que le bâtiment du Capitole est le cœur de la démocratie.

Le cœur de la démocratie

Le vrai Cœur de la Démocratie, ce sont les Peuples du pays. Les législateurs élus, le président et les juges sont les serviteurs des Peuples du pays. Des fonctionnaires, choisis pour répondre aux besoins du peuple, pour gérer et distribuer les ressources payées par le peuple au service du peuple. Beaucoup de nos élus, et apparemment la plupart des Républicains, ont perdu de vue cela, donc ils ne peuvent pas voir les lignes qui ont été franchies par leur méprisable «chef» et eux-mêmes.

Ainsi, hier, lorsque cette dernière ligne a été franchie, nous avons dû endurer la bêtise hypocrite et bien-pensante de Kevin McCarthy, décriant l’attaque contre la démocratie par des voyous, ces mêmes voyous qu’il soutient depuis au moins quatre ans. Il peut se compter parmi ces voyous en raison de son soutien à Trump. Nous avons dû endurer l’indignation hypocrite de Mitch McConnell face à ce qu’il s’est passé, alors qu’il sait très bien qu’il en est responsable, avec sa quête pour maintenir son « pouvoir ». Ensuite, nous avons entendu George W. Bush, qui aime probablement la présidence de Trump car cela lui donne une meilleure apparence qu’elle ne l’était, tentant de se faire passer pour un homme d’État.

Trump, par sa gestion impitoyable de la pandémie de la COVID-19, est responsable de centaines de milliers de morts inutiles.  Pendant ce temps, M. Bush a inutilement tué des dizaines de milliers d’Américains et d’Irakiens avec sa guerre mal dirigée et vengeresse. Et bien sûr, le vice-président Pence a également condamné avec justesse ces actes de sédition, en dépit du fait qu’il les ait permis à Trump.

Enfin, il a été dit que ce qui s’est passé hier est une tache sur notre terre. Un drapeau confédéré et un drapeau aux couleurs de Trump ont été hissés dans les salles sacrées du Capitole. C’est un terrible symbole de notre maladie, mais juste un autre symptôme. Cette terre est tachée en permanence, non, trempée, du sang des peuples originels, du sang des esclaves et du sang des immigrés exploités, tués et mis en cage depuis des pays « merdiques » . 

La seule chose que Trump, ses voyous et ses complices politiques ont fait qui pourrait profiter à notre pays, c’est qu’ils ont révélé à quel point cette maladie du narcissisme, de l’avidité et du racisme est profonde – nous donnant, si nous acceptons la responsabilité de la santé et de l’absence de santé de notre pays, une autre chance de rendre l’Amérique grande en devenant un partenaire à égalité avec les pays du reste du monde.

Source de la photo: Illustration réalisée par les membres de DiEM25 à Anwerp, Sarah Buniowski  et Robbe Dedrie.

Les points de vue et opinions exprimés ici sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les politiques ou positions officielles de DiEM25.

Texte traduit en français par Elise Kerremans.

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