L’UE est un terrain de jeu d’hypocrites

L’un des problèmes fondamentaux de l’Union européenne que DiEM25 s’est efforcé de résoudre par le biais de sa propre structure est l’absence d’une vision politique européenne commune et globale.

Il n’y a pas de programme politique unique pour lequel les Européens luttent, pas de programme commun : pas même au sein d’un même « parti ».

Dans les dernières semaines, deux exemples ont parfaitement illustré cette situation :

Au Luxembourg, nos membres ont participé à une manifestation contre le CETA (organisée par Déi Lénk – le parti de gauche), qui a été ratifié mercredi au Parlement luxembourgeois. Ce n’était pas un hasard : au cours des années précédentes, il y a eu d’importantes manifestations contre le CETA dans les rues de la ville, mais en pleine pandémie COVID-19, l’opposition était minime – si minime, en fait, que même Déi gréng (les Verts), qui s’est opposé si vivement au CETA au Parlement européen, a décidé de voter en faveur de sa ratification.
Cela ne devrait peut-être pas surprendre venant d’un parti des Verts qui, avec le LSAP (les sociaux-démocrates) et le parti démocrate (les libéraux), a voté contre la déclaration de l’urgence climatique au Luxembourg en mai dernier.

L’hypocrisie est encore plus flagrante quand on se souvient que le mois dernier, le gouvernement luxembourgeois (dont les Verts sont partenaires) a signé une lettre appelant à un Green Deal pour se remettre de la crise du coronavirus, pour ensuite la faire suivre de son exact contraire : la ratification du CETA, qui amène plus de croissance, de commerce international, et une attaque accrue contre les droits des travailleurs et contre l’environnement.

Pendant ce temps, en Grèce, le gouvernement conservateur de Nouvelle Démocratie, dirigé par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, salué comme un « Premier ministre vert » par certains commentateurs au début de son mandat, a profité des mesures de quarantaine pour faire passer un projet de loi anti-environnemental massivement impopulaire, que le gouvernement a ironiquement surnommé le « projet de loi environnemental ».
Parmi les nombreuses mesures destructrices autorisées par ce projet de loi, figure l’ouverture absolument choquante de régions protégées du réseau « Natura » à l’exploration pétrolière et aux chantiers de construction. C’est ce même gouvernement que la Commission européenne a salué comme le meilleur de sa catégorie – une sorte de propagande qui va jusqu’à un double discours absolu quand Politico Europe s’en mêle : ces mesures ont été décrites comme un « verdissement » synonyme de la relance du pays (lien en anglais).
Pour comble d’injure, les députés de SYRIZA se sont abstenus de voter : ce qui n’est guère surprenant pour ceux qui suivent la scène politique du pays depuis la capitulation de Tsipras en 2015. Nombre des mesures votées par Nouvelle Démocratie sont l’héritage des mesures d’austérité sans fin auxquelles SYRIZA a condamné le pays il y a cinq ans.

Il est triste de voir que ceux que l’on pourrait considérer comme des camarades des Verts, qui n’hésitent pas à se présenter aux grèves climatiques ou à dénoncer les politiques anti-environnementales, se comportent avec le même cynisme que les gouvernements conservateurs les plus durs.
Pires encore sont l’hypocrisie et les mensonges éhontés qui dominent à Bruxelles lorsque ces sujets sont abordés : une chose est dite au Parlement européen, à la Commission ou au Conseil, et une toute autre transparaît dans les États membres. Nous n’attendons rien de mieux de Nouvelle Démocratie et des autres partis de cette famille, mais il est parfaitement inacceptable de devoir faire face à la même duplicité de la part de soi-disant progressistes.

C’est pourquoi, au sein de DiEM25, nous sommes catégoriques : nous avons besoin d’un programme politique unique pour l’Europe, et de personnes qui soient prêtes à se battre pour lui sur tout le continent. Ce n’est pas seulement la droite qui nous a conduits à ce gâchis : c’est notre échec collectif à nous rallier à une cause unique, et à nous y tenir ! DiEM25 a été créé pour combattre cet échec : l’Europe s’unira ou mourra.

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