Emmanuel Macron est un homme de mots. C’est un littéraire, comme on aime à le dire en France. Tout simplement : il aime lire et écrire. Cela peut sembler être une bonne qualité, surtout pour un politicien. Seulement, dans le cas de Macron, il s’agit de siffler et de fredonner en même temps – ne soyons pas dupes !
Il semble que le président français est devenu récemment un personnage semblable à Dr Jekyll / Mr Hyde. Comme le personnage de Stevenson, il y a deux Macron.
Il y a le Macron qui a plaidé en faveur d’une économie de marché libre et sans brides à Davos, en anglais ; et le Macron qui a parlé de la nécessité de mieux répartir la richesse et la prospérité économique en français au même événement. Dans le même discours.
Il y a celui qui a plaidé en faveur de « l’humanité » envers les réfugiés, mais aussi celui qui a insisté sur la nécessité d’augmenter le nombre de ceux qui sont expulsés du pays pour n’avoir pas obtenu le statut de réfugié.
Nous avons le président français qui prétend être à la fois de gauche et de droite, équilibré et centriste, mais un président qui a finalement mis au rancart l’impôt spécial imposé aux plus hauts revenus en France.
Il y a le leader qui dit qu’il croit en la création d’un filet de sécurité pour les travailleurs, puis qui a ensuite fait adopter une loi qui démantèle les lois sur la protection des travailleurs durement acquises en France, et qui a dans la réalité installé la direction de la troïka à Paris.
Enfin, nous avons l’européaniste qui parle de la nécessité de changer fondamentalement notre Union, de démocratiser ses institutions et de pousser à plus d’intégration, tout en faisant volte-face sur l’élection démocratique des Spitzenkandidaten pour remplacer M. Juncker l’année prochaine.
Loin d’être un littéraire, Macron est un autre politicien de l’Establishment : un homme aux multiples visages. Il fait partie d’une tendance grandissante faisant que les populistes d’aujourd’hui (d’où qu’ils viennent) fonctionnent particulièrement à deux temps ou en contradiction … espérant qu’au moment où nous aurons découvert la forfaiture, il sera trop tard … nous serons devant le fait accompli.
La politique de Macron peut être résumée par une phrase qu’il aimait répéter durant sa campagne présidentielle : « et en même temps » (« et en même temps/entretemps »). Cependant, la version française du mot « entretemps » est aussi une façon de dire… « mais ».
Nous ne pouvons nous permettre d’être dupés par la tentative de Macron de siffler et de fredonner sur sa prétendue position «européaniste».
On ne peut pas être pour ET contre la démocratisation des institutions européennes. On ne peut pas augmenter ET baisser les impôts sur les grandes sociétés et les particuliers fortunés.
On ne peut pas parler de fédéralisme européen tout en étant désireux de détourner les décisions démocratiques que les électeurs devraient être capables d’exiger lors des élections européennes de 2019.
La politique de Macron consistant à jouer sur les deux tableaux ne peut que conduire au désastre, car l’Europe ne peut se permettre le luxe de l’immobilisme, des demi-mesures et des promesses non tenues.
Alors que nous sommes à la veille d’un nouveau type de gouvernementalisme nihiliste, où la politique est transformée en théâtre perpétuel, déconnectée de toute programmation gouvernementale cohérente, DiEM25 plaide pour un agenda fédéraliste unique, réaliste, en vue des élections du Parlement européen de 2019. Il n’y a pas de double langage, pas de sifflement et de bourdonnement.
Apprenez-en plus sur l’objectif de DiEM25 de défier le status quo en 2019 – que nous avons commencé à … Paris – et rejoignez-nous !
Photo : AFP PHOTO / Fabrice COFFRINI
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