Le 12 novembre, les membres de DiEM25 ont participé à une manifestation à Lisbonne portant sur le manque d’accès aux logements décents.
Nous avons participé en tant que membres du collectif Acção pela Habitação (Action pour le logement), qui rassemble différents mouvements politiques de Lisbonne se souciant de l’accès au logement.
Photo: « La ville appartient à ceux qui y vivent et non pas à ceux qui veulent en tirer profit. »
L’accès au logement était déjà précaire avant mars 2020, mais la crise actuelle a rendu la situation encore plus difficile pour beaucoup de gens vivant dans les zones urbaines.
Même si la pandémie actuelle et la crise économique qui en découle ont conduit au chômage et à une baisse considérable des revenus des ménages portugais, le prix des loyers n’a pas diminué pour la grande majorité. Dans les rares cas où les prix ont baissé, la diminution n’était, en moyenne, que de 15 %. Ce n’est pratiquement rien si l’on tient compte de combien les salaires et l’emploi portugais ont été touchés.
Cette manifestation a eu lieu devant le Ministère des Finances et avait pour objectif principal de critiquer le fait que le gouvernement a fait beaucoup de promesses en matière de logement sans pour autant les tenir. Ils ont promis d’investir dans le logement public par exemple, dans le but d’obtenir des gains lors des négociations électorales et parlementaires. Mais ces promesses n’ont pas été tenues par ce ministère du gouvernement.
Cela se présente à la fois par une réglementation inadéquate des dépenses budgétaires et par un simple blocage des transferts, justifié par le contrôle du déficit. Le gouvernement actuel utilise diverses tactiques. Tout d’abord, il rend plus difficile la demande d’argent grâce aux réglementations. Deuxièmement, il inscrit cette demande au budget, mais déclare ensuite, que finalement, pour contrôler le déficit, il ne peut pas permettre que cet argent soit dépensé.
Sur les 166 millions d’euros que le gouvernement avait promis dans les deux derniers budgets, seuls 8% ont été accordés, un montant ridiculement bas. Pendant la manifestation, nous avons apporté des casseroles pour faire du bruit et symboliser le fait que les prix actuels des loyers nous privent en fait de notre capacité à acheter des produits de première nécessité comme la nourriture.
Photo: « Dehors les spéculateurs [sur les prix du logement]! »
Nos principales revendications sont les suivantes :
- Plus d’investissements dans le logement public et d’aide au loyer, et le respect des valeurs préalablement promises
- La fin immédiate des « visas d’or » au Portugal, un système créé pour les investisseurs étrangers, qui favorise la spéculation sur le marché immobilier et le blanchiment d’argent
- La suppression d’une nouvelle loi relative aux investissements dans le logement public, qui permet à l’État d’impliquer le secteur privé et qui ne précise pas clairement les conditions de mise en oeuvre.
- La création d’un système de plafonnement des loyers, à l’instar d’autres villes comme Berlin
- Un arrêt complet des expulsions, à moins que l’État ne puisse fournir une solution adéquate pour les personnes expulsées de leur domicile
- Que les bâtiments publics qui ne sont pas utilisés actuellement soient mis à disposition pour des projets sociaux et des logements d’urgence, en particulier pendant la pandémie
Malgré nos tentatives de se rapprocher de l’entrée du Ministère des Finances, nous avons été stoppés par la police. Actuellement, la police portugaise dispose de pouvoirs plus importants en raison des mesures d’urgence contre la pandémie et ces pouvoirs peuvent être utilisés pour freiner les manifestations démocratiques.
Le collectif Acção pela Habitação, dont font partie de nombreux membres de DiEM25 au Portugal, a l’intention de continuer à se battre contre ce problème jusqu’en décembre et l’année prochaine, ayant déjà prévu quelques campagnes de sensibilisation en ligne et auprès du public.
Photo : « Moins de partenariats public-privé, plus de logements sociaux ».
Le temps est venu pour la Rentvolution! (La révolution concernant la location des logements)
C’est plus qu’un problème portugais. Dans toute l’Europe, les loyers ont augmenté et les moratoires sur les loyers arrivent à expiration, tout en faisant peser le fardeau de la COVID-19 sur les locataires qui accumulent les dettes. Cette situation menace de renforcer la pression budgétaire des loyers par la surcharge et finit par déclencher des expulsions massives de ménages, propulsant le nombre de pauvres et de sans-abri à un niveau historique. En outre, la pression sur la dette publique pourrait entraver les efforts d’adaptation de l’Europe à la crise climatique qui perdure.
David Silva est membre de Setúbal DSC, dont les membres ont participé à cette manifestation et ont contribué à documenter l’événement.
Signez notre pétition européenne sur le droit au logement : Libérez les Européens à faibles revenus du poids des loyers
Article traduit en français par Sonja Grbavac.
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