Le 4 mai prochain, Madrid, l’une des capitales les plus influentes d’Europe, organisera des élections régionales anticipées. Voici la recommandation proposée par le Collectif de Coordination de DiEM25 aux DiEMers et aux progressistes en Espagne.
Contexte
Le mois dernier, dans une démarche politique opportuniste, alors que la crise de la COVID-19 continue de frapper durement la capitale espagnole, la présidente de la région, Isabel Díaz Ayuso (Parti populaire) a lancé sa candidature pour consolider son leadership. Mme Ayuso justifie sa décision par la nécessité de sauver l’économie en difficulté de la région. Une représentation plus forte du Parti populaire, affirme-t-elle, permettra également de mieux gérer la crise sanitaire.
« Communisme ou liberté », tel est le choix que les électeurs devront faire dans les urnes le mois prochain, selon Madame Ayuso, qui continue de blâmer le gouvernement central pour tout ce qui a mal tourné dans la gestion de la pandémie de coronavirus. Pour elle, ce sont les restrictions sanitaires imposées par le gouvernement de coalition minoritaire socialiste-unidas-podemos qui détruisent l’économie du pays, et non la crise sanitaire.
En réalité, le gouvernement Ayuso n’a fait qu’exacerber la crise sanitaire de la région. En effet, le parti populaire au pouvoir à Madrid a, parmi d’autres actions visant à la « liberté » :
- Mal géré la crise sanitaire en refusant de limiter la mobilité ;
- Accordé des privilèges de mobilité aux quartiers les plus riches ;
- Recruté des volontaires au lieu de payer le personnel adéquat pour identifier les infections et administrer les vaccins.
- Favorisé le système de santé privé en fermant les centres de soins de santé primaires des quartiers pendant les premiers mois de la pandémie, ce qui a entraîné l’effondrement des hôpitaux publics.
- Et il y a quelques jours, éludant les autorités nationales et européennes, son gouvernement a reconnu la tenue de réunions exploratoires unilatérales pour négocier l’achat du vaccin Sputnik V de fabrication russe.
Avec VOX, le parti d’ultra-droite, qui a réalisé un bon score dans les sondages pour entrer au gouvernement de la région, et Ciudadanos, le parti caméléon, qui risque de ne pas être représenté au parlement régional, le décor est planté pour qu’une direction politique conservatrice-extrémiste catastrophique prenne le contrôle de la région centrale de l’Espagne.
Malheureusement, l’alternative progressiste a également pris la voie de l’opportunisme avant qu’aient lieu les prochaines élections de la région de Madrid.
Dans un geste surprenant, le leader de Unidas Podemos et vice-ministre espagnol Pablo Iglesias a abandonné son poste au sein du gouvernement central pour rejoindre la course régionale madrilène. La gauche de la région est maintenant divisée de manière complaisante entre les socialistes, Unidas Podemos et Más Madrid, le parti politique que le cofondateur de Podemos, Iñigo Errejón, a lancé après la scission du parti il y a quelques années.
La recommandation de DiEM25 : ne les laissez pas entrer !
Bien que nous soyons attristés par le fait que les progressistes espagnols continuent de manquer toutes les occasions de s’unir et de relever les défis monumentaux auxquels l’Espagne et l’Europe continuent de faire face, nous ne pouvons que recommander à nos membres et sympathisants espagnols de voter pour l’une des trois options de gauche de leur choix afin d’éviter qu’un gouvernement essentiellement fasciste ne prenne le contrôle de la région.
La coalition Unidas Podemos-Socialistes fait date en Espagne, car il s’agit du tout premier gouvernement de coalition à détenir le pouvoir dans le pays depuis bien avant la fin de la dictature, il y a un demi-siècle. Mais l’espoir d’un véritable programme tourné vers l’avenir pour l’Espagne et l’Europe dans le cadre d’un tel partenariat politique pionnier de gauche s’évanouit rapidement en raison de la main de fer de la « vieille politique » et du retour aux vieilles habitudes.
Ainsi, nous appelons les DiEMers à dire à leurs candidats progressistes : « Nous ne votons pas pour vous, nous votons contre les extrémistes. Si nous réussissons, nous demandons – et ferons campagne – pour que vous vous unissiez derrière un véritable agenda progressiste et vert pour l’Espagne et l’Europe : « Ce que l’Europe doit faire maintenant – l’agenda politique européen progressiste de DiEM25 pour les années 2020 ».»
Voulez-vous être informés des actions de DiEM25 ? Enregistrez-vous ici!